Accueil > Presse > [Critique] Ultraviolette : le gang des cracheuses de sang de Robin (...)

[Critique] Ultraviolette : le gang des cracheuses de sang de Robin Hunzinger, un ovni mélancolique (Terra Femina)

lundi 29 novembre 2021, par La cavale

Du 20 au 30 novembre 2021 aura lieu à Paris la nouvelle édition de Chéries-Chéris. Autrement dit, le premier festival de cinéma LGBTQ de France, ni plus ni moins. Un événement enthousiasmant et militant qui prendra place dans les salles MK2 (Bibliothèque, Beaubourg, Quai de Seine). Cela fait 27 ans déjà que Chéries-Chéris donne le la aux voix queer à travers une sélection forte, stimulante et touchante. Une programmation à retrouver ici.
"Les cinéastes de notre nouvelle édition font allègrement tomber les barrières entre les genres et bousculent par là-même même nos conventions et certitudes. A travers 64 longs-métrages et 66 courts, toutes les facettes de nos identités et nos personnalités sont interrogées : les plus évidentes et consensuelles comme les plus sulfureuses et radicales. Pour cette édition 2021, nos artistes vont crever l’écran !", assure en guise d’avant-goût Grégory Tilhac, le directeur artistique du Festival.

Attention, OVNI. A travers la forme d’un documentaire au rythme hypnotique, Ultraviolette du réalisateur français Robin Hunzinger relate le quotidien du "gang des cracheuses de sang". Autrement dit ? Pas desvampiresses, non, mais des jeunes femmes atteintes de la tuberculose, hospitalisées dans les années 20. Leur fragilité, mais aussi cette force qui les unit malgré tout, nous est contée en voix off à travers la plume de Marcelle, institutrice et amante d’une Emma à laquelle elle dédie des lettres retrouvées des décennies plus tard.
Un style littéraire plein de poésie et de lyrisme, illustré par des images fixes et mobiles au noir et blanc granuleux. Le tout est recouvert d’une musique électro contribuant à l’atmosphère si singulière de cette lointaine love story lesbienne dont l’amertume n’a d’égale que l’étrange beauté.
"Nous avions une liberté immense, nous nous aimions. Je voudrais enfermer nos deux années d’amour dans un coffret de bois. Te souviens tu de nos nuits ?", demande la narratrice à sa destinataire au fil de son monologue.
Une réflexion forte sur l’amour impossible et le temps qui passe.