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Un débat organisé par la SCAM a confronté diffuseurs et documentaristes (LE MONDE)

mardi 29 mai 2007, par La cavale

Trente auteurs, qui venaient de recevoir une "Etoile" de la SCAM et un chèque de 4 000 euros, se sont retrouvés dimanche pour dialoguer en public avec des responsables de chaîne au cours d’un débat sur le thème "Quelle politique de diffusion pour le documentaire ?".
Par Martine Delahaye

Montant tous sur scène en fin de cérémonie, samedi 26 mai au Festival Etonnants Voyageurs de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), les trente documentaristes primés par la Société civile des auteurs multimédia (SCAM) ont délégué l’un d’eux, Robin Hunzinger, pour rappeler que, contrairement à ce que certains disent et que beaucoup croient, aucun documentariste n’est riche. "Nous sommes tous intermittents du spectacle et pour beaucoup au RMI. Faire un documentaire, c’est travailler un, deux ou trois ans sur un film, et ne toucher souvent pour cela que 15 000 euros... voire moins. Nous tenions à ce que le public n’oublie pas cela, lorsqu’il verra nos films en salle."
Ces trente auteurs, qui venaient de recevoir une "Etoile" de la SCAM et un chèque de 4 000 euros, se sont retrouvés le lendemain pour dialoguer en public avec des responsables de chaîne au cours d’un débat sur le thème "Quelle politique de diffusion pour le documentaire ?".
UN GENRE EXIGEANT
Face à ces auteurs n’étaient présents que des responsables du service public et de Canal+, les autres grandes chaînes ne s’aventurant pas à produire ou à programmer ce genre exigeant. Aucun d’entre eux n’a nié les contraintes d’audience - on parle d’"accessibilité" - qui les amènent à ne diffuser certains types de documentaires qu’en deuxième ou troisième partie de soirée. "Mais il faut surtout insister sur le sous-financement de la télévision publique en France, notait Patricia Boutinard-Rouelle, responsable des magazines et des documentaires sur France 2. Avec plus de moyens, nous pourrions oser plus encore que nous ne le faisons déjà, et notamment engager une politique plus expérimentale à certains horaires."

Ayant souvent le sentiment d’être incompris ou maltraités par les chaînes, d’être "coincés" et contraints d’attendre parfois plus de six mois la réponse à une proposition de film - sans l’accord desquelles ils ne peuvent en général pas réaliser leur projet -, les auteurs ont appris que France 2 recevait près de 3 000 dossiers par an, pour n’en produire qu’environ 80, que France 5 participait pour sa part à 330 films chaque année après avoir examiné près de 3 500 projets... " En tout cas, il n’y a pas de formatage du documentaire comme on l’entend dire", a insisté Patricia Boutinard-Rouelle pour le compte de France 2.

Martine Delahaye

Article paru dans le Monde du 29 mai 2007