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Motoco, à Mulhouse, vu par le documentariste Robin Hunzinger (L’Alsace)

mardi 4 avril 2023, par La cavale

Au rythme d’une quarantaine d’allers-retours pendant deux ans, le réalisateur alsacien Robin Hunzinger s’est intéressé au fonctionnement de Motoco, l’un des lieux de production artistique mulhousiens, ainsi qu’à certains de ses résidents, dont Anne-Sophie Tschiegg. Diffusion annoncée en septembre 2023.

Il le sait déjà, il se méfie même un peu de ce sentiment. Passé ce samedi soir, ce ne sera plus pareil. Ce 18 mars 2023, Robin Hunzinger réalise les ultimes plans de coupe qu’il lui manque à Motoco. L’achèvement d’un documentaire qu’il prépare sur le lieu de production artistique mulhousien depuis mars 2021. Pendant que le bal masqué de Motoco en est à ses derniers préparatifs, le réalisateur, né à Colmar et installé sur les hauteurs de Lapoutroie – où vit également sa mère, l’écrivaine Claudie Hunzinger –, rembobine le film.

Il connaît Anne-Sophie Tschiegg, l’une des artistes résidentes , bien avant que celle-ci ne déménage de Strasbourg à Mulhouse. Le documentariste suit ses dessins, ses peintures, ses diverses publications sur les réseaux sociaux puis décide de venir voir comment fonctionne Motoco de ses propres yeux.

« Chaque fois que je viens, j’ai l’impression d’être ailleurs »

« Ce film, je l’ai construit autour d’ Anne-Sophie Tschiegg et de Martine Zussy [la « capitaine » des artistes de Motoco], ainsi que d’autres résidents comme Emmanuel Henninger et Clément Bedel. On y voit les artistes, comment ils travaillent ici, la vie du lieu. J’ai aussi suivi des lycéens, qui ont débarqué avec leur professeur pour voir comment ça marche. Ou la préparation des bals masqués. »

En deux ans, Robin Hunzinger est revenu à quarante reprises, en tournant seul la majeure (90 %) partie du temps. Il a fait le choix de tourner uniquement dans Motoco, de ne jamais dépasser son pourtour, ses spécificités. Chaque fois qu’il repart et rentre chez lui, il regarde systématiquement les rushes, lui permettant de prémontrer le documentaire devant tenir, pour les besoins de la télévision, en 52 minutes – certains festivals autorisent un format plus long, jusqu’à 1 h 15.

Ce qui intéresse ici le quinquagénaire, au travail de création très souvent solitaire , c’est de « voir comment, à travers un lieu, des artistes peuvent parler de leur métier, de leurs conditions de travail, échanger avec ceux qui ont plus ou moins d’expérience et tout à coup s’entraider, se nourrir du travail des uns et des autres ». Il semble avoir su mettre en lumière les manières de « créer ensemble, dans un lieu pareil, en ayant des pratiques absolument différentes ».

Robin Hunzinger est venu 40 fois à Motoco pour filmer. Photo L’Alsace /Jean-François FREY

Une diffusion sur France 3 et à Motoco

Robin Hunzinger reviendra sans doute à Motoco, désormais dans un autre cadre. « Je tenais à montrer ce lieu magnifique. Chaque fois que je viens, j’ai l’impression d’être ailleurs. Il n’y a pas d’ateliers fermés à Motoco, il y a un vrai espace de parole. Et j’espère que ce lieu et les autres bâtiments autour vont être préservés. »

Produit par Ana films en coproduction avec France télévisions – avec le concours de l’Eurométropole de Strasbourg, du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) et de Mulhouse Alsace agglomération –, ce documentaire devrait être diffusé sur France 3 en septembre 2023. Une projection à Motoco, où les premiers créateurs se sont installés il y a bientôt dix ans , paraît plus que probable.

Pierre GUSZ